hce_la_sante_et_l_acces_aux_soins_une_urgence_pour_les_femmes_en_situation_de_precarite_2017_05_29_vf.pdf
▻http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/hce_la_sante_et_l_acces_aux_soins_une_urgence_pour_les_fem
Contrairement aux idées reçues,
les femmes constituent aujourd’hui la majorité des personnes en situation de
précarité,
que l’on retienne le critère :
w
des revenus : elles représentent 53 % des personnes pauvres, 57 % des bénéficiaires du revenu social
d
’activité ;
w
des conditions de travail et du type d’emploi : elles constituent 70 % des travailleur.euse.s pauvres, occupent
82 % des emplois à temps partiel et 62 % des emplois non qualifiés ;
w
de la situation familiale : les femmes représentent 85 % des chef.fe.s de familles monoparentales et une
famille monoparentale sur trois vit sous le seuil de pauvre
té.
Parce qu’elles sont des femmes, les femmes en situation de précarité subissent donc pleinement les
conséquences du sexisme, encore présent dans la société en général :
w
Dans leur quotidien :
la prépondérance du sexisme continue de faire peser sur elles la charge mentale liée
à l’organisation des charges domestiques et familiales qui entrave leur accès aux soins par manque de
disponibilité et par priorisation du soin des enfants et proches. Elles sont également susceptibles d’être
exposées aux violences dans leur vie familiale et professionnelle, avec des conséquences sur leur santé
psychique et physique ;
Dans leurs démarches de santé : l’#androcentrisme de la #médecine (recherches, diagnostics, protocoles de
soin...) peut nier certaines spécificités des femmes, au détriment d’un dépistage et d’un traitement efficaces
de certaines pathologies cérébro-cardiovasculaires notamment.
…
Les femmes, quelle que soit leur origine sociale ou leur catégorie socio-professionnelle, font l’objet d’une prise en
charge plus tardive des MCCV que les hommes, en raison, notamment, du manque d’informations des femmes
elles-mêmes du fait qu’elles sont également concernées par ce type de pathologies et d’une méconnaissance par
les praticien.ne.s des symptômes che
z les femmes.
Si les signes caractéristiques d’un infarctus du myocarde chez les hommes sont bien connus : douleur dans la poitrine
i
rradiant la mâchoire et le bras gauche (symptôme absent dans 43 % des cas chez les femmes), les symptômes sont
moins nets et moins spécifiques chez les femmes. L’infarctus est, chez elles, le plus souvent précédé de signes avant-
coureurs : douleurs dans la poitrine ou d
ans l’épaule, palpitations lors d’un eff
ort par exemple. Ces manifestations
sont la plupart du temps négligées par les femmes, qui ont tendance à les croire liées au stress ou à la fatigue. Les
femmes et les professionnel.le.s doivent être formé.e.s et informé.e.s qu’un essoufflement peut être le signe avant-
coureur d’une pathologie cardiaque. Ces difficultés à respirer, associées à une forte fatigu
e p
ersistante, peuvent
évoquer l’angoisse et orienter à tort le diagnostic vers une anxiété ou une dépression. Il est également nécessaire
de sensibiliser les femmes à des symptômes pris, à tort, pour des problèmes digestifs : nausées, vomissements,
sueurs, douleurs dans l’estomac.
Alertant sur la sous-estimation des risques cardio-vasculaires chez les femmes, Claire MOUNIER-VEHIER, Présidente
de la F
édération F
rançaise de Cardiologie, évoque un sexisme des médecins qui conduit à une « double peine,
médicale et sociale » liée «
à une sous-évaluation des risques ayant pour conséquences un sous-dépistage, un sous-
traitement, et une sous-rééducation.
»
Cette méconnaissance des symptômes spécifiques conduit les femmes, ou leurs proches, à appeler les services
plus tardivement que pour un homme. Elle
s sont en moyenne prises en charge une heure plus tard que les hommes :
«
Les femmes sont moins bien dépistées et prises en charge plus tardivement. Les études montrent
qu’elles arrivent dans les services d’urgence une heure plus tard que les hommes... Ce retard de
diagnostic est grave puisqu’il peut conduire à un retard de prise en charge thérapeutique. C’est
une véritable perte de chance, car les fe
mmes se remettent plus difficilement
»
P
rofesseure Claire MOUNIER-VEHIER,
Présidente de la Fédération Française de Cardiologie
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Ainsi, les femmes, elles-mêmes, sous-estiment les risques cardio-vasculaires et, en cas d’accidents, ceux-ci sont pris
en charge plus tardivement. Les résultats sont sans appel : 55 % des accidents cardiaques sont fatals chez les
femmes, 43 % chez les hommes
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