Mayotte et la pandémie, ou l’increvable logique du « bouc émissaire »
La situation sanitaire à Mayotte est préoccupante. On le sait, et l’on craignait, depuis le début de la pandémie, l’arrivée du virus sur ce petit territoire, anticipant la catastrophe possible qu’elle constituerait. Les raisons de cette crainte sont bien connues : une population très concentrée dans certains quartiers, une grande pauvreté pour beaucoup (renforcée par la situation de confinement), avec le côté précaire des habitations qui l’accompagne (et l’impossibilité d’y rester durablement confiné), le sous-équipement sanitaire de l’île (en médecins de ville et en structures hospitalières, etc.). Aujourd’hui, Mayotte reste le seul territoire en France à demeurer confiné, du fait de l’augmentation récente du nombre de cas officiellement recensés, témoignant d’une circulation très active du virus. Le 10 mai, on dénombrait 11 décès liés au Covid-19, 46 personnes hospitalisées, dont 9 en réanimation, et le pic épidémique serait attendu aux alentours du 20 mai [1]. Or, au milieu de toutes ces difficultés, certains trouvent encore le moyen de faire porter l’essentiel de la responsabilité de cette situation, non pas sur l’Etat français, dont l’incurie est pourtant évidente, mais bien, à nouveau, sur ceux qu’ils appellent les « clandestins ».
▻https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/05/22/mayotte-et-la-pandemie-ou-lincrevable-logique-du-bouc-e